Apprendre à se connaître pour être un meilleur parent

Je ne suis ni une experte ni une scientifique, mais j’aime vivre des expériences pour pouvoir mieux comprendre la vie. Ces dernières années m’ont amenée à explorer diverses avenues, dont l’outil de connaissance de soi appelé l’ennéagramme… une véritable révélation!

Il y a quelques années, début trentaine, un lot de questionnements sur la vie s’est emparé de moi: «On travaille pour faire de l’argent et acheter une plus grosse TV et un plus gros char? C’est ça le but de la vie? À quoi je sers? Qui suis-je? Où vais-je?» J’ai eu soudainement l’urgence d’aller au-delà de ce que la vie semblait offrir à première vue et j’ai commencé à consulter un mentor régulièrement pour trouver des réponses à mes questions existentielles. 

Un des outils alors utilisés qui m’a aidé à mieux me connaître s’appelle l’énnéagramme. «L’énnéa-quoi?» Ouais, ça semble être un nom de figure que l’on apprenait en mathématique à l’école, mais ce n’est pas si loin en fait. «Ennéagramme» vient des mots grecs «ennea», qui signifie «neuf», et «grammos», qui signifie «point». Le mot ennéagramme renvoie donc à 9 points répartis autour d’un cercle et réfère ainsi à une figure géométrique. 

Bon ok! Mais ça mange quoi en hiver, l’énnéagramme? Il s’agit d’un outil pour apprendre à se connaître. Un peu comme True Colors® ou Myers Briggs, il s’agit d’un système qui répertorie des comportements, des traits de personnalités, des mécanismes de défense, des intentions, etc. J’ai particulièrement accroché sur l’énnéagramme, toutefois, car je le trouve évolutif et profond. Il m’a aidé à comprendre mes réactions typiques, mes schèmes de pensée et, surtout, les thèmes récurrents qui me font réagir à tout coup. Vous savez ceux qui nous font «déclencher la gâchette» rapidement dans nos relations interpersonnelles, ceux qui créent nos sempiternels conflits sur les mêmes «tabarnouches» de sujets? Well, ça! 

Quand on apprend à mieux se connaître et se comprendre, on peut réussir à anticiper ces réactions et changer tranquillement nos comportements. Oui, c’est vraiment difficile! On peut aussi avoir un peu plus d’empathie et d’amour envers soi-même. Et, par effet miroir, on apprend à mieux connaître et comprendre les autres aussi… ça peut franchement améliorer nos relations et notre rôle de parent. 

Ma mentor m’a déjà dit: «Tout ce qui nous dérange chez l’autre vient d’abord de nous-mêmes, du reflet qu’il ou elle nous fait sur les points que nous n’aimons pas de nous-mêmes!» Une phrase qui pourrait bien prendre toute une vie à assimiler! 

Comment ça marche?
Cet outil étant vraiment riche et pouvant être complexe, je tâcherai de demeurer brève. Notez que j’y vais selon mes propres enseignements et ma propre compréhension de l’outil. Je ne suis pas experte. Vous pourrez facilement trouver plusieurs ressources en ligne qui viendront bonifier mes dires, car cet outil existe depuis des milliers d’années! Fascinant!

Quelques bases
• Les personnalités sont regroupées en 3 grands centres émotifs 
Les 3 grandes émotions qui y sont reliées sont: la colère, la honte, et la peur. La colère est associée aux personnes plutôt intuitives (centre instinctif), la honte est associée aux émotifs (centre émotionnel) et la peur, aux cérébraux (centre mental). Ces grandes émotions seraient un peu comme le feu sous toutes nos réactions ou nos intentions.

• Il y a 9 grands profils de personnalités
Bien sûr, nous sommes tous uniques et sommes forgés de notre éducation, de nos expériences, de notre scolarité, etc. Cependant, l’énnéagramme, nous amène à prendre conscience des motivations derrière nos comportements, et celles-ci seraient rassemblées en 9 grands thèmes.

• 2 saveurs prédominantes sont associées à chacun des 9 profils
Appelées les «ailes», dans le jargon, il s’agit des 2 saveurs des profils situées de part et d’autre d’un chiffre sur le schéma. Par exemple, nous pouvons être du type «perfectionniste» avec les saveurs de «médiateur» et de «généreux» de chaque côté.

• Chacun des 9 profils est relié à d’autres profils qui représentent les extrêmes, et ainsi tout le spectre de la personnalité
Ainsi, quand ça va mal ou qu’on est très stressé par exemple, «l’ombre» (appelée ainsi par certaines sources) nous amène parfois à ressembler à un autre profil. Puis vient l’état «normal», quand ça va bien. Enfin, quand ça va vraiment très bien et qu’on se sent à son meilleur, nous sommes dans la «lumière» et nous ressemblons aussi à un autre profil (flèches sur le schéma). C’est la magie de cet outil, et la raison pour laquelle je dis qu’il est évolutif. Nous pouvons nous retrouver dans plusieurs profils, selon les périodes de la vie ou du jour. Par exemple, un «perfectionniste» peut être «artiste» ou «aventurier», selon les situations qui se présentent dans sa vie.Une façon rapide de saisir l’essence de l’ennéagramme est de s’attarder à ce que les 9 profils évitent à tout prix dans leur vie, c’est vraiment fascinant! 

tableau

Vous vous retrouvez?
Ce n’est pas facile, certes! Vous pouvez commencer par éliminer certains types pour réduire les choix et continuer vos recherches en ligne ou dans les livres de référence afin d’en savoir plus sur les différentes descriptions des 9 types et ainsi mieux vous situer.

Chacun des aspects à éviter est défini individuellement par la personne, alors cela peut être complexe de répertorier nos actions et ensuite nos intentions, pour pouvoir bien trouver son profil. L’important n’est cependant pas de trouver son «type», mais d’apprendre à se connaître en fin de compte!

Ce qui me fascine, c’est que nous réussissons à vivre en société avec toutes ces différences totalement opposées! Oui, il y a plusieurs conflits sur notre planète, mais tout de même! Chaque personne enfile une paire de lunettes avec un filtre de couleur qui lui dicte d’éviter quelque chose en se réveillant dès le matin et vit sa vie selon cette perception. 

Imaginez un bref instant… Papa, le chef qui doit protéger sa famille avec force, et maman, la performante qui doit réussir tout ce qu’elle entreprend! Ou encore, papa, l’aventurier qui évite l’ennui à tout prix avec une panoplie d’activités enivrantes et maman, l’artiste qui évite d’être banale et se doit d’être originale dans tout ce qu’elle entreprend. Wah! Capotant, non?

Un jour, ma mère perfectionniste cherchait à faire le «bon choix» lors de l’achat de petits pois à l’épicerie et mon père performant n’en pouvait plus d’attendre, car il avait une liste de choses à faire (pour être efficace!). Boom! Conflit! Les intentions étaient toutes bonnes, mais peut-être à l’extrême. Avec l’énnéagramme, nous apprenons à déceler ces mécanismes, à développer de la conscience sur nos comportements et surtout, à en rire un peu!

Comme individu, comme parent, à mon avis, on se doit d’aller vers le meilleur de soi-même, car nos enfants nous imitent et nous sommes leurs inspirations. Ils sont aussi les meilleurs pour peser sur tous nos petits boutons déclencheurs et voir notre personnalité sous tous ses angles. Right

Ça m’aide aussi déjà à un peu mieux comprendre les différences entre l’éducation qu’offre mon conjoint à notre fille et la mienne (bon, un peu!). 

Comme nouvelle maman, je suis heureuse de connaître ces concepts, car je pourrai mieux guider ma fille vers le meilleur de «SA» vie à elle, sans comparaison aux autres ni à la mienne. 

Ces exemples sont très stéréotypés, mais j’espère qu’ils vous mettront l’eau à la bouche pour aller en apprendre davantage sur l’ennéagramme! 

Bonne rentrée «zen»!

NATHALIE LAUZON
Photographe et auteure

www.nathalielauzon.ca  •  info@nathalielauzon.ca

Par Nathalie Lauzon

À lire aussi