Pour des repas en famille harmonieux

Dans votre famille, les repas sont source d’appréhension, de crises, de larmes et de longues négociations entre vous et vos enfants? Vous terminez vos repas épuisé après avoir eu l’impression de mener un long combat ou même une bataille épique?

Si c’est le cas, sachez que vous n’êtes pas seuls. Selon l’enquête de nutrition auprès des enfants québécois de 4 ans, près de 1 famille sur 3 rapporte que les repas ne sont généralement pas des moments agréables.

Pour rétablir l’harmonie et enfin retrouver des repas en famille agréable, vaut mieux bien définir les responsabilités de chacun. D’abord, le parent est celui qui a la responsabilité de choisir les aliments (QUOI), de décider du moment (QUAND), de l’endroit (OÙ) où seront pris les repas et de l’ambiance (COMMENT) qui règnera à table. L’enfant a pour responsabilité de décider quelle quantité de nourriture il voudra manger (COMBIEN). 

Les responsabilités du parent

Le QUOI: Choisir les aliments offerts et proposer un seul menu pour tous. 

Le QUAND: Décider des heures où seront servis les repas et les collations. Une routine de 3 repas et 2 à 3 collations offre un cadre rassurant pour les enfants, car ils peuvent anticiper plus facilement la prochaine occasion de manger. Les collations sont importantes pour combler les besoins des tout-petits.

Le OÙ: Choisir l’endroit où se prendra les repas. Ceux-ci devraient idéalement être pris autour de la table. 

Le COMMENT: Déterminer l’ambiance qui règnera pendant le repas est aussi votre responsabilité. Choisissez des sujets de conservation positifs et laissez de côté les réprimandes pour que le climat soit détendu. 

La responsabilité de l’enfant 

Le COMBIEN: Votre enfant est le maître de ses signaux de faim et de satiété. Il est donc le seul qui peut décider de la quantité d’aliments qu’il aura besoin de manger. Cette quantité est variable d’un repas à l’autre et d’un jour à l’autre et pourra même être presque rien. Faites-lui confiance!

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4 erreurs courantes

Votre enfant n’est pas satisfait par votre choix de menu, alors vous lui offrez et préparez un deuxième repas. 
Les enfants peuvent avoir besoin de plusieurs expositions (jusqu’à 20!) avant d’apprécier un aliment. Lorsque vous préparez un repas spécifiquement pour lui, vous empêchez cette exposition si importante. Pour vous assurer qu’il aura la possibilité de manger, assurez-vous qu’il y aura au moins un aliment connu dans son assiette.

Votre enfant refuse de manger ses légumes, vous négociez donc pour qu’il prenne trois bouchées de carottes afin d’avoir droit au dessert.
Pour favoriser une saine relation avec la nourriture, le dessert devrait être offert, peu importe la quantité d’aliments consommés avant. Il devrait faire partie du menu au même titre que le plat principal. Ça ne devrait donc pas être une récompense que l’on donne pour féliciter un enfant ni un objet de chantage ou de négociation. Pour le servir, on attend pour le manger tous ensemble. Votre enfant a la bougeotte et ne veut pas attendre? Faites-le simplement sortir de table et rappelez-le lorsque le dessert sera servi. 

Vous laissez la télévision allumée pendant le souper.
Tous les écrans devraient être fermés pendant un repas. Ils sont source de distractions et il peut s’avérer difficile, pour les petits comme pour les plus grands, de rester à l’affût de leur signal de satiété. Il est d’ailleurs prouvé que manger devant un écran risque d’entraîner des apports alimentaires plus grands que les besoins. Partager le repas en famille tous ensemble dans une atmosphère positive est le meilleur moyen de favoriser l’écoute des signaux de faim et de satiété.

Insister pour que votre enfant goûte.
La plupart des enfants passent par une phase du développement normal qui est appelée la néophobie alimentaire. C’est la crainte de la nouveauté. Insister pour que votre enfant goûte risque d’accentuer cette phase et à long terme rendra votre enfant de plus en plus difficile. Rappelez-vous qu’une vingtaine d’expositions peut être nécessaire avant qu’un enfant apprécie un aliment. Tolérez que votre enfant touche, mette dans sa bouche et recrache. Ce sont des étapes parfois nécessaires avant de vraiment apprécier un aliment. Offrir un aliment connu avec un aliment moins connu peut aussi rassurer l’enfant. 

Isabelle Coiteux-Boudreau
Nutritionniste
Membre du réseau Nutrition Familia

Icb.dtp@gmail.com

Par Isabelle Coiteux-Boudreau

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