L'entrée à l'école, tout un défi pour le corps de votre petit

La fin de l’été est associée à la période très intense de la rentrée scolaire. Pour certains, septembre marque une grande étape : l’entrée à la maternelle. Cette transition demande une grande adaptation. C’est une période de changements, aussi bien pour l’enfant que pour sa famille: acclimatement à un nouveau milieu de vie, établissement de contacts avec de nouveaux amis et des professeurs, acquisition de l’autonomie… Ces nouveaux apprentissages ne sont que quelques exemples des défis qui attendent le tout-petit de 5 ans. 

À ces nombreux changements s’ajoute l’adaptation du corps à ce nouveau mode de vie, car le petit devra dorénavant se réveiller plus tôt, manger à des heures fixes, être attentif en classe pour une longue période et, surtout, rester assis. Jusqu’à ce qu’il ait 5 ans, le mouvement et le jeu sont omniprésents dans la vie de l’enfant. Il peut bouger autant qu’il le veut, que ce soit à la maison ou dans son milieu de garde. La rentrée scolaire représente donc une période de grands changements sur ce plan également.

Ainsi, les jeux libres font maintenant place aux jeux supervisés et éducatifs. Les périodes d’apprentissage sont de plus en plus nombreuses, et l’action est dorénavant plus restreinte. À la maternelle, on demande souvent à ce que l’enfant soit assis au sol ou à des tables de travail en petits groupes. Le tout-petit doit maintenant rester assis fréquemment sur une petite chaise, à sa table de travail.

Un coup de main pour vivre cette période d’adaptation ?
Comme ostéopathes, nous portons une attention particulière à la posture de l’enfant dans cette belle étape de sa vie. La posture est « … le processus actif d’élaboration et de maintien de la configuration des différents segments du corps dans l’espace. Elle exprime la manière dont l’organisme affronte les stimulations du monde extérieur et se prépare à y réagir. » (Wikipédia). Une meilleure posture est donc associée à une meilleure adaptation à l’environnement. Les différents muscles antigravitaires jouent un rôle essentiel pour la justesse et l’équilibre de la posture. La mobilité de tous les segments du corps a aussi son rôle à jouer. Comme la structure gouverne la fonction, si la mobilité est présente, la posture pourra s’exprimer de façon optimale. Une posture juste est primordiale pour avoir un meilleur équilibre global et ainsi avoir une santé optimisée. Il est donc important d’inculquer de bonnes habitudes à vos enfants dès leur entrée à la maternelle pour qu’ils gardent ces habitudes de vie tout le long de leur parcours scolaire.

Tous les enfants sont différents !
Il est impossible d’avoir un ajustement postural parfait en classe. Les parents, enseignants et intervenants doivent donc être capables d’ajuster le plan de travail. Différents outils peuvent être utilisés pour améliorer la posture, et il est possible de les bricoler nous-même :
• Un cartable à anneaux fait un très bon plan incliné
• Une boîte de papiers mouchoirs renforcée peut être placée sous les pieds et servir de trépied
• Des blocs de bois insérés sous les pattes de la table permettent d’en ajuster aisément la hauteur 
• Un petit sac de jute rempli de grains de riz fait un très bon coussin d’appoint pour le sol, ou le bas du dos.

Favoriser une posture optimale en classe

Au sol
• Favoriser la position assis en indien, avec le dos droit ;
• Corriger la position assis en W, qui risque d’entraîner une problématique au niveau des hanches, des genoux et des chevilles ;
• Éviter la position à genoux, ou toute position asymétrique ;
• Fournir un petit tabouret, un coussin ou tout autre objet qui pourra permettre une position de transition entre la chaise et le sol si l’enfant est inconfortable assis en indien au sol ;
• Éviter que l’enfant demeure immobile dans la même position et qu’il s’affaisse dans sa posture.

Assis sur une chaise
• L’enfant devrait avoir la capacité d’avoir les deux pieds à plat au sol, les genoux et les hanches fléchis à 90 degrés et le dos bien droit ;
• Le bassin doit avoir un appui symétrique sur les deux petits os des fesses et être en position neutre. Le bassin ne doit pas basculer vers l’avant ou vers l’arrière ;
• La colonne vertébrale doit reposer sur ce bassin stable, et la position avec le dos droit ne devrait pas nécessiter d’effort soutenu ;
• Un creux au niveau de la région lombaire devrait être maintenu en tout temps afin de respecter les courbures vertébrales.

Pour les périodes d’études et le travail en classe
• Pour ce qui est de la table de travail, elle devrait être ajustée de façon à ce que le coude de l’enfant soit en appui au niveau du poignet ou de l’avant-bras, et qu’il puisse garder le coude fléchi à 90 degrés, et les épaules devraient être relâchées pour permettre une meilleure préhension du crayon ;
• Pour le travail à l’ordinateur, l’écran devrait être à la hauteur du regard pour permettre de garder la tête dans une position neutre ;
• Pour la lecture et l’écriture, la tête devrait être dans l’axe. Attention ! Souvent les enfants gardent la tête inclinée vers la gauche ou vers la droite lors de travaux de précision. Dans un tel cas, il est possible de surélever la surface de travail à l’aide d’un plan incliné. La position de la tête et du cou en sera grandement améliorée.

Permettre le mouvement
Mais puisque nos petits ont aussi besoin de bouger, en dehors des heures de récréation, il est aussi possible de trouver des façons de les garder actifs, même durant les heures de classe :
• Les inviter à changer de position aux 15 à 20 minutes ;
• Leur faire essayer différentes postures pour les activités académiques : assis au sol, assis sur une chaise, couchés sur le ventre ;
• Leur suggérer d’utiliser un disque souple sur leur chaise, un ballon ou la position debout à l’enfant qui ne tient pas en place.
• Leur proposer d’étudier en marchant ;

Le mouvement est ce qui permet aux muscles antigravitaires de s’activer, à la mobilité articulaire de s’exprimer et favorise une meilleure posture. Qui a dit que nous devions étudier assis sur une chaise droite sans bouger ? C’est sûrement Charlemagne ! Mais comme nous sommes en 2018 et que nous savons très bien que le mouvement, c’est la vie, laissons donc bouger les enfants ! Leur développement global et leurs apprentissages en seront grandement améliorés.

Plusieurs professionnels de la santé pourront vous renseigner et vous conseiller davantage. Les ergothérapeutes, par exemple, peuvent vous donner des conseils pour adapter le bureau d’écolier à l’enfant. L’ostéopathe travaille, quant à lui, pour améliorer la posture, la mobilité et la vitalité globale. Si votre enfant a un trouble de la posture, s’il n’arrive pas à rester assis en classe ou qu’il a de la difficulté à s’adapter à sa nouvelle vie d’écolier, n’hésitez pas à consulter, car une solution existe certainement. Enfin, de nombreux sites internet suggèrent des exercices ludiques pour améliorer le développement sensori-moteur et la posture.

Bonne rentrée scolaire à tous !

PASCALE-JULIE ROBISON, DO
Clinique Inspiration

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Ostéopathe clinicienne spécialisée en pédiatrie chez Clinique Inspiration à Laval depuis 15 ans, Pascale-Julie Robinson est enseignante en ostéopathie pédiatrique au Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal, d’Allemagne et de Bordeaux. Elle est également enseignante clinicienne en ostéopathie pédiatrique au sein de la Fondation canadienne pour l’enseignement et la recherche en ostéopathie (FCERO).

Si vous êtes enseignant ou enseignante et que vous désirez qu’un ostéopathe vienne parler de posture avec vos étudiants, petits ou grands, n’hésitez pas à communiquer avec nous: un membre de notre équipe se fera un plaisir d’aller en discuter en classe.

Par Pascale-Julie Robinson

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