Plus de sommeil, moins de maux

Avec la saison froide qui prend sa place de plus en plus, vient aussi un risque plus accru de tomber malade, autant pour les petits que les grands. Pourquoi l’hiver est-il plus propice aux virus ? Est-il possible de prévenir plutôt que de guérir ?

Selon des recherches, il a été démontré que les virus se propagent mieux en basse température et dans un milieu à faible taux d’humidité… ce que nous apporte la saison hivernale ou plutôt le solstice d’hiver qui dure de fin novembre à début mars. Tannés des petits nez qui coulent durant une partie de l’hiver ? Heureusement, il y a moyen de vivre cette période de l’année différemment!

Comment prévenir ?
Bien qu’il soit quasi impossible de s’assurer que les enfants ne contractent aucun virus durant les mois plus froids, il y a moyen de faire de la prévention. Voici quelques astuces.

• Bien les alimenter. Offrir des aliments des quatre groupes alimentaires quotidiennement ;
• Leur donner des probiotiques ;
• Les exposer au soleil le plus possible (même à travers une fenêtre) pour éviter la carence en vitamine D fréquente en saison hivernale ;
• Leur permettre de bouger. Aller dehors si possible ou pratiquer une activité motrice et physique à l’intérieur ;
• S’assurer de la propreté. Lavage régulier des mains et nettoyage des objets fréquemment utilisés à la maison.

Il est certes important de respecter ces précautions, mais le plus important point à respecter, et je prêche bien sûr pour ma paroisse, me direz-vous, c’est le sommeil. En effet, il a été démontré scientifiquement que le sommeil est un allié puissant au système immunitaire, car le manque de sommeil réduit l’immunité.

Il est parfois difficile de calculer la quantité de sommeil essentielle pour nos enfants, autant de jour que de nuit. De ce fait, certains parents sont étonnés de constater que des enfants qui dorment moins que les leurs ne démontrent pas leur carence en sommeil de façon évidente. Ce serait tellement plus facile si les besoins en sommeil étaient mesurables : « Ah ! Il est seulement 10 h 30 et mon coco est déjà qu’à 42 % d’énergie, je crois bien qu’il va aller au lit plus tôt ce soir… »

Mon enfant dort-il suffisamment ?
Il s’éveille de bonne humeur
Un enfant qui dort bien et suffisamment s’éveillera automatiquement en gazouillant de son sommeil nocturne et de ses siestes. Si tel n’est pas le cas, il serait bien d’expérimenter de le coucher un peu plus tôt, de 15 à 20 minutes par exemple, lors des siestes et au coucher le soir. Il est alors fréquent de les voir s’éveiller avec un cycle de sommeil supplémentaire (un bon 30 à 45 minutes de plus) avec des sourires dans les yeux, en plus d’être totalement disponibles, donc agréables, pour faire des activités avec vous.

Il n’a pas de signe de fatigue dans l’heure qui suit
Le bébé qui bâille, chigne, se trémousse exagérément, frotte ses yeux, son nez, ses oreilles, s’appuie la tête sur vous lorsque vous le prenez, à l’intérieur de 60 minutes de son réveil, peut indiquer qu’il résiste déjà aux signaux de sommeil que son corps lui envoie. Toutefois, il tente de rester en connexion avec vous le plus longtemps possible et ainsi profiter de votre amour et de toutes les petites attentions que vous lui offrez. Chez les plus vieux, en plus de remarquer ces signaux, on peut aussi observer une excitation débordante lorsqu’arrive la routine du dodo, comme si un regain d’énergie apparaissait tout à coup, alors que dans la minute précédente, il se frottait les yeux et bâillait. Par ailleurs, l’enfant devient alors moins collaborateur et tout devient un défi pour lui. Souvent, l’unique réponse à vos demandes sera des pleurs et de la frustration. Les heures de repas deviendront aussi plus exigeantes. Encore une fois, il est bien de revoir son horaire de dodos, ou si c’est ponctuel, à cause d’une sortie qui n’a pas permis de le coucher à ses heures habituelles par exemple, un dodo plus tôt en soirée d’un bon 30 à 45 minutes peut faire toute la différence.

Il est en santé, la plupart du temps
Si vous passez vos fins de semaine chez le pédiatre parce que votre coco a otite par-dessus otite ou rhume par-dessus rhume, entremêlé d’une gastro ou d’une grippe, il y a fort à parier que ses heures de sommeil ne soient pas suffisantes ou encore que la qualité de son sommeil ne soit pas optimale. Il est tentant de croire qu’un enfant de moins de 6 ou 7 ans puisse dormir moins de 11 h par nuit, qu’un autre de 3 ou 4 ans puisse éviter la sieste en début d’après-midi ou encore que de couper la sieste du matin chez un bambin de moins de 15 ou 16 mois seront sans conséquence. Pourtant, c’est plutôt rare ! Il finit toujours par y avoir des signes qui nous indiquent le contraire. Quant à une nuit optimale, il s’agit d’une nuit sans pleurs, sans microéveils mal gérés et sans éveil trop matinal (avant 6 h).

Comment le faire dormir s’il ne veut pas ?
Là est toute la question ! En effet, je confirme que personne n’a le pouvoir de forcer qui que ce soit à dormir et encore moins un enfant qui a développé de grandes compétences à résister au sommeil. Cependant, un pouvoir que vous avez en tant que parent, c’est de choisir de maintenir l’environnement de sommeil, lorsque coco s’éveille prématurément de son sommeil nocturne ou diurne. Et c’est d’autant plus important s’il se réveille de mauvaise humeur. Maintenir l’environnement de sommeil signifie que personne ne se précipite pour le sortir du lit prétextant qu’il ne peut se rendormir. Bien sûr, vous pouvez aller le voir pour lui dire que le dodo n’est pas terminé, le replacer et lui redonner ses éléments de sommeil (toutou, suce et doudou), sans toutefois le sortir du lit. Les petits trains du sommeil, cette sensation interne d’un appel au sommeil, ne passent qu’aux 30-45 minutes (malheureusement), il faut donc patienter un peu pour lui permettre d’en ressentir au moins un avant de capituler. S’il accepte de se rendormir, tant mieux ! S’il ne le fait pas (ce pouvoir lui appartient), au moins vous lui en aurez donné l’occasion, il sera levé à ce moment-là et assurément couché plus tôt à la prochaine période de sommeil. Des pleurs intenses surviennent ? Retournez le voir à intervalles de plus en plus longs (1-2-3 minutes ou 2-4-6 minutes, etc.) pour l’aider à ce qu’il puisse choisir de s’apaiser… Si c’est trop pour vous, respectez-vous. Sortez-le du lit et multipliez les courtes siestes. Le plus important est qu’il puisse dormir pour bonifier son système immunitaire.

Bon hiver avec plus de sommeil et moins de maux !

BRIGITTE LANGEVIN
Auteure et conférencière, formatrice agréée, experte en éducation au sommeil

www.brigittelangevin.com

Par Brigitte Langevin

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