Comment aider mon corps à accoucher ?

Pour bien se préparer à accoucher, on met souvent beaucoup l’accent sur la préparation psychologique. Mais il est tout aussi important de comprendre comment votre corps va fonctionner le ­Jour J pour mettre au monde votre bébé. Si vous savez comment aller dans le même sens que la mécanique, vos efforts seront beaucoup mieux récompensés que si vous allez à ­contre-courant.

Vous avez certainement remarqué depuis le début de votre grossesse que votre corps est en constante adaptation. Ces changements visent à rendre possible le fait d’accoucher par voie vaginale. Premièrement, vos articulations deviennent plus relâchées grâce à une hormone qui porte justement le nom de « relaxine ». L’objectif de cette hormone est de rendre les os de votre bassin plus mobiles afin de donner de la place à votre bébé.

L’un des enjeux principaux que les femmes rencontrent lors de leur accouchement est la crainte que l’accouchement dure trop longtemps. Je vous propose donc les éléments clés qui ont le potentiel de faire travailler votre corps efficacement et intelligemment.

Utilisez la gravité !
Cela semble évident dit comme ça, mais de nos jours, au ­Québec, 72 %1 des femmes utilisent la péridurale comme moyen de soulager la douleur et se retrouvent par le fait même alitées. La gravité ne fait alors plus grand effet. Pour faire descendre votre bébé au maximum dans votre bassin, restez à la verticale aussi longtemps que vous le pouvez. Bien sûr, l’élément de fatigue peut se faire sentir. Le ballon de naissance peut alors devenir un bon outil pour vous aider. Son usage permet de diminuer l’effet de gravité sur vos muscles, comme si vous flottiez sur l’eau, tout en vous permettant de rester à la verticale et de continuer à faire descendre votre bébé. Vous pouvez utiliser le ballon pour vous y asseoir, mais également pour vous appuyer sur le mur. Pour ces positions, votre partenaire, ou votre accompagnante à la naissance, pourra vous servir d’appui supplémentaire durant vos contractions.

Votre bébé est votre allié
Durant l’accouchement, votre bébé n’est pas un simple objet qui se fait déplacer vers la sortie. Contrairement à ce qu’on peut penser, il est très actif et il doit bouger afin de se frayer un passage à travers les os de votre bassin. Alors, si ces derniers sont en mouvement, vous donnerez un gros coup de main à votre bébé pour qu’il se place correctement. Pour y arriver, on peut penser à la danse ; les rythmes latins sont particulièrement efficaces pour faire bouger vos hanches. C’est un bon moment pour impliquer votre partenaire. Il pourra servir d’appui facilement lors de vos contractions. Un autre mouvement intéressant à adopter est le « lunge » en diagonale. N’allez pas trop loin, vous n’êtes pas dans la performance, mais dans l’idée d’ouverture des hanches.

La position du bébé est cruciale
La vitesse de descente du bébé dépend en majeure partie de la position de sa tête qui appuie sur le col, ce qui lui permet de se dilater. Chaque bébé peut se positionner différemment. Plus vous allez être en mouvement, plus vous avez de chances que votre bébé se place correctement durant le processus. Si on vous dit que votre bébé est en position postérieure, ne paniquez pas ! C’est sa tête qui regarde vers votre ventre plutôt que vers votre dos, et cela entraîne souvent un travail plus long. Une posture très favorable pour favoriser un changement de la position de la tête de votre bébé est de mettre votre tête plus basse que vos hanches. Vous pouvez vous mettre à quatre pattes sur le lit et venir poser vos coudes et votre tête sur le matelas, les fesses en l’air ! ­Restez dans cette position tant que vous êtes à l’aise. Vous pouvez également abaisser la hauteur du lit, vous mettre à genoux au bord et descendre doucement les mains au sol, en prenant d’abord appui sur le bord du matelas. Maintenez la position pour une contraction complète et remontez doucement. Même si cela peut faire peur a priori, les femmes qui l’essaient me disent toujours : « C’est plus facile que je pensais ! ­Et les contractions font moins mal ! » ­Alors pourquoi s’en priver ? ­Cela étant dit, il est important de vérifier avec votre médecin ou votre ­sage-femme si votre condition permet de vous mettre la tête vers le bas sans risque. La plupart du temps, aucun problème ! ­Ces positions permettent au bébé d’utiliser la gravité dans l’autre sens et de se dégager un peu du bassin. On fait ainsi de la place au bébé pour qu’il puisse mieux se réenligner.

Et durant la poussée, on fait quoi ?
La première image à laquelle les femmes pensent lorsqu’elles entendent le mot « poussée » est très certainement sur le dos, les pieds dans les étriers. ­Saviez-vous qu’il s’agit en fait de la position la moins physiologique pour favoriser la descente de bébé ? ­En effet, dans cette position, le coccyx se retrouve appuyé sur le matelas et perd donc toute mobilité, et votre bébé se retrouve avec une ouverture plus petite pour faire son passage. À l’inverse, la position « à 4 pattes » ou « à genoux, en appui sur la tête de lit relevée » permet de conserver cette mobilité, et vous pouvez suivre le mouvement de votre bébé pour favoriser sa sortie. La douleur est également beaucoup moins forte que couchée sur le dos. Même si vous avez une péridurale, vous pouvez demander à utiliser ou du moins à essayer ces positions. Les équipes soignantes sont de plus en plus ouvertes à l’accouchement physiologique, alors n’hésitez pas à faire valoir votre point. Parce qu’il va sans dire que, si vous étiez toute seule pour accoucher, votre premier réflexe ne serait pas de vous coucher sur le dos, mais bien de créer une ouverture maximale de votre bassin pour laisser passer votre bébé ; à genoux, à 4 pattes ou accroupie.

Pour celles qui ne peuvent s’imaginer adopter ces positions, il y a une solution de rechange tout de même intéressante et qui peut aussi être utilisée avec une péridurale : la position couchée sur le côté. Cette position permet de dégager le coccyx et de créer une belle ouverture du bassin en travaillant avec la position des genoux. Cela permet également de diminuer la dépense d’énergie. Et, en passant, vous pouvez changer de position à tout moment durant la poussée ; c’est vous le boss !

Un dernier point : durant votre grossesse, essayez de vous asseoir le plus souvent possible avec les épaules en avant du bassin. Par exemple, tournez votre chaise et appuyez vos bras sur le dossier. Cela permettra d’aider votre bébé à mieux se placer en vue de l’accouchement. En plus, ça vous donnera un air cool. Bon accouchement !


Des idées intéressantes pour favoriser l’ouverture des hanches

En mouvement
- Danser (salsa, merengue, etc.)
- Monter les escaliers de côté
- Faire des «lunges» en diagonale
- Faire des 8 avec le bassin
- Danser un slow collé
- Rebondir sur le ballon (doucement)

À la verticale
- Marcher
- S’asseoir sur le ballon
- Faire des cercles sur le ballon
- S’appuyer au mur avec le ballon (de face ou de dos)
- S’accroupir en se tenant au partenaire
- S’accroupir en se tenant à un drap bien fixé sur une barre

NATACHA LAFFOND
Accompagnante à la naissance et coach de grossesse
Passionnée de grossesse et d’accouchement, Natacha Lafond offre une approche d’accompagnement basée sur la santé, le respect et l’harmonie. Afin que vous puissiez vivre entièrement la naissance de votre enfant, elle vous permet d’avoir accès à de multiples outils permettant la gestion naturelle de la douleur. N’hésitez pas à la contacter pour vivre votre accouchement tel que vous le souhaitez!

www.lafeemarraine.ca • Facebook : LaFeeMarraine.ca 

Par Natacha Lafond

À lire aussi