L'anxiété de performance, un mal invisible

Quand je me suis assise pour écrire cet article, j’ai ressenti un vertige suivi d’une pression à la poitrine. Je connaissais parfaitement mon sujet, mais, soudainement, je n’avais plus confiance en mes talents d’écriture. Et si mon article n’était pas assez bon ? ­Et si j’avais fait une erreur en choisissant ce sujet ?

L’envie était forte de rebrousser chemin. Juste là, en introduction. Devant mon curseur, qui clignotait pour me narguer davantage….

ÇA, c’est de l’anxiété de performance !

C’est quand on a tout pour réussir, mais que la peur d’échouer nous paralyse ou nous transporte dans un état de souffrance. Ce nouveau fléau méconnu cause présentement plusieurs dommages, et un grand nombre d’enfants en sont affectés. Avec le retour à la vie scolaire, les parents ont intérêt à observer leurs enfants afin de leur apporter rapidement de l’aide professionnelle, si nécessaire.

L’anxiété de performance touche plusieurs domaines, tels que l’école, le sport, les activités artistiques, l’apparence ou même le ménage. Tout dépend de ce que la famille conçoit comme important de bien accomplir. Il ne faut pas confondre ce mal avec le stress, qui, lui, peut parfois être bénéfique en nous stimulant et en augmentant notre rendement. Ici, l’enfant ne ressentira pas de motivation, mais plutôt de la souffrance. De plus, les symptômes ne diminueront pas, une fois la situation terminée.

Il ne s’agit pas non plus de perfectionnisme ou d’une tendance à avoir des exigences personnelles très élevées. L’envie de réussir devient envahissante et incontrôlable chez l’enfant souffrant d’anxiété de performance ; il est obsédé par l’échec et a peur de perdre de sa valeur. Il est convaincu que ­celle-ci dépend de ses réussites. Au lieu de le pousser à se surpasser, l’anxiété aura un impact direct négatif sur son rendement.

Face à de l’anxiété de performance, l’enfant peut réagir de deux façons différentes. Il peut étudier ou pratiquer de façon démesurée pour devenir le meilleur et éviter l’échec. Ou bien il adoptera une stratégie d’évitement et fuira la situation pour contourner la possibilité d’une défaite.

Au cours des événements stressants, l’enfant peut ressentir des migraines, des nausées, faire de l’insomnie, souffrir de troubles digestifs ou adopter des comportements nerveux, tels que se ronger les ongles. Il peut être irritable, agité, triste ou vivre des crises de panique.

On peut reconnaître l’enfant qui souffre d’anxiété de performance lorsqu’il exprime des pensées irrationnelles qui le rendent davantage anxieux, par exemple : 

­Je suis nul. Je ne me souviens de rien. Je vais échouer !
­Je ne veux pas aller à l’école !
­Je dois bien réussir. Si j’ai 80 %, je n’irai pas à l’université !
­Je dois gagner. Le deuxième, c’est le premier perdant !
­J’ai fait une erreur niaiseuse dans ma dictée !
­Je dois toujours donner mon maximum !
­Quand j’atteindrai la perfection, je me sentirais enfin bien !
­Je peux faire plus d’efforts pour être parfait. Je suis capable !

À la lumière de ces informations, si vous avez l’impression que votre enfant souffre d’anxiété de performance, demandez vite de l’aide professionnelle. Et puisque ce mal est souvent familial, n’hésitez pas à consulter vous aussi afin d’aborder à l’avenir la vie plus sereinement. Un précieux cadeau pour vous et votre enfant !

CAROLINE LANGEVIN
Éducatrice formée, Caroline Langevin travaille en service de garde depuis 15 ans. Passionnée du domaine de la petite enfance, elle termine actuellement un baccalauréat en éducation. Elle est aussi auteure de romans et de livres pour enfants.

Facebook: CarolineLangevinAuteure

Par Caroline Langevin

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