Éveil trop matinal

Avant 6h, c'est la nuit!

Votre bébé s’éveille à 5 h 15 tous les matins, voire 5 h ou même dès 4 h? Rassurez-vous, il ne s’agit pas de son rythme naturel (à moins que vous ne le couchiez pour la nuit autour de 17 h), et il est possible de renverser la vapeur.

Il arrive dans certaines familles que le travail des parents entraîne un horaire très matinal, par exemple s’ils doivent se retrouver très tôt sur la route et finissent plus tôt que la moyenne des travailleurs. L’horaire de bébé est alors ajusté afin de tenir compte de leur réalité.

Le plus important est de s’assurer que l’enfant dorme 11 à 12 heures consécutives la nuit et que cet horaire se maintienne 7 jours sur 7, l’enfant ne sachant pas que samedi et dimanche sont en général des journées de congé.

Mais qu’en ­est-il pour la plupart des parents qui ont la possibilité de permettre à leur enfant de s’éveiller autour de 6 h 30 sans avoir à le bousculer pour quitter la maison à temps ? ­Dans ce contexte, quasi idéal, pourquoi ce bébé se ­réveille-t-il avant l’aurore ? ­Il est tentant de croire qu’il est couché trop tôt, alors on se dit : « ­Profitons-en pour le coucher plus tard et ainsi avoir plus le temps de jouer ensemble ! » ­Pourtant, ce qui arrive fréquemment, c’est qu’il se réveille encore plus tôt ! ­La morale de l’histoire : plus l’enfant est fatigué, moins il arrive à bien dormir ! ­Et même si des familles l’expérimentent régulièrement, sans résultat, il est vraiment ­contre-intuitif de penser à le coucher… encore plus tôt !

Que se ­passerait-il si, pour contrer l’éveil trop matinal, vous le couchiez plus tôt le soir, vraiment plus tôt, par exemple 60 minutes d’avance. Voici trois possibilités.

- ­Il dormira d’un seul trait, et vous devrez même le réveiller afin d’éviter d’être en retard. Oui, certains bébés sont impressionnants !
- ­Il s’éveillera à la même heure, mais aura gagné une heure de sommeil supplémentaire.
- ­Il s’éveillera une heure plus tôt que d’habitude. Horreur !

C’est cette dernière éventualité que craignent les familles, mais c’est pourtant la plus bénéfique si on veut décaler cet éveil trop matinal… ­Alors, comment faire ?

Le meilleur moyen de permettre à l’enfant de s’éveiller plus tard est de lui permettre de se rendormir à la suite de son éveil trop matinal. Cependant, les petits trains du sommeil indiquant au corps (par une sensation de fatigue) qu’il est encore temps de dormir ne passent que tous les ­30-45 minutes chez les enfants. Donc, si bébé s’éveille à 5 h 15, et que vous allez le chercher à 5 h 45, prétextant qu’il ne se rendormira pas, eh bien, dans les faits, vous venez de lui faire manquer une occasion de se rendormir, puisque le petit train commençait justement à démarrer pour inviter son hôte à se laisser glisser vers le sommeil ! L’enjeu ici, pour le voir se rendormir, est de lui laisser amplement le temps de ressentir un maximum de petits trains du sommeil. Donc, plus il s’éveille tôt (parce que vous l’avez couché plus tôt, la veille) et plus vous allez le chercher tard (7 h le matin), plus il aura de chance de se rendormir. Équation simple, mais pas facile les premiers matins, puisqu’il ne vous dira pas merci en essayant de se rendormir.

De fait, les premiers matins, il sera plutôt frustré de constater que les « règles du jeu » ont changé, c’­est-à-dire que malgré l’effort qu’il a fourni pour s’éveiller tôt, il n’aura plus la chance d’avoir l’aide de son parent (qui le sortait du lit sans attendre) pour continuer de résister à l’appel du sommeil. Il lui faudra quelques matins pour accepter que ce plaisir ait disparu afin de céder la place au plaisir ultime de continuer de dormir au lieu de forcer un éveil inopportun.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec de la constance et de la persévérance, vous aurez un coco reposé ou une cocotte joyeuse, qui s’éveillera à une heure acceptable le matin. Bien entendu, durant le processus, vous aurez aussi mis en place le rituel du lever (saluer, éclairer, calmer) avant de le sortir du lit afin d’éviter l’association pleurer = sortir du lit et vous aurez opté pour une toile opaque à sa fenêtre.

Enfin, chez les plus vieux (deux ans et plus), un point de repère de temps visuel (pour signifier que c’est le matin), tel que le ­Ooly (programmable à distance), pourrait les soutenir et accélérer le processus… si les parents le respectent aussi, c’­est-à-dire en n’intervenant aucunement avant le signal coloré indiquant que c’est l’heure du lever.

Bon sommeil !

Brigitte ­Langevin
Experte en éducation au sommeil, coach en ­PNL, conférencière et auteure de ­Sommeil – ­La boîte à outils, publié aux Éditions de ­Mortagne
De bonnes habitudes de sommeil, ça s’apprend !
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Brigitte Langevin

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