Comment mettre en place des habitudes menstruelles saines avec son ado

Pour bien des parents, la rentrée scolaire rime avec la course contre la montre pour trouver un étui à crayons deux poches qui zippent encore, magasiner un cartable en plastique à trois attaches avec pochettes de la bonne couleur, tenter de décoller l’étiquette du ­duo-tang du plus vieux sans tout déchirer et préparer une culotte menstruelle ainsi qu’un wet bag pour sa grande. Euh… quoi ?

Oui, oui ! ­Le temps passe, et nos adolescentes découvrent le merveilleux monde des menstruations. Qu’on soit prêt(e)s ou pas, elles saigneront du vagin. Elles vivront des montagnes d’émotions, passant de l’euphorie à rejoindre leurs ami(e)s au dégoût total envers leur propre corps. Et elles souffriront ­peut-être de douleurs aussi. Aussi parfaites ­soient-elles à nos yeux (ha ha... mettons !), le moment viendra où on devra se transformer en « ­Intrépides » et être à l’écoute, réceptif(ve)s et armé(e)s d’une patience de moine.

Je vous propose des alternatives écoresponsables qui couvriront l’aspect menstruations d’une manière positive afin que nos belles puissent être prêtes et confiantes pour affronter le ­raz-de-marée d’émotions qu’apporte la vie scolaire.

D’abord, je vous présente ma nouvelle passion... la culotte menstruelle ! ­Sans blague, je n’aurais jamais imaginé autant tripper sur une culotte ! ­Comment ça fonctionne ? C’est très simple : c’est un ­sous-vêtement ultraconfortable conçu avec un fond absorbant, qui empêche d’avoir recours à l’indémodable ­coton-ouaté-­autour-de-­la-taille en cas de fuites ou de « surprises ». La merveille vient en différents modèles : des tangas (ce morceau de tissu qui rentre dans la raie, le truc à la mode dans les années 2000 selon la fille qui se prend pour un génie dans une bouteille, oui, c’est ça, ­Christina) aux culottes à taille haute (parfaites pour être confos avec nos belles courbes !) en passant par la version short. Certaines sont conçues avec plusieurs couches de tissu absorbant intégrées à même la culotte, d’autres ont des serviettes protectrices qui se fixent à l’aide de ­boutons-pressions ou qui s’ajoutent dans le fond. Les serviettes amovibles permettent de garder la même culotte toute la journée. Suffit d’en apporter suffisamment dans sa trousse menstruelle et de les changer au besoin. La culotte menstruelle épouse notre corps, ce qui limite au maximum les risques de fuites et permet aux utilisatrices de vaquer à leurs occupations sans souci. Parce que, même si saigner est absolument normal, laisser une trace sur sa chaise en techno, c’est un tantinet ordinaire. Imaginer ma grande vivre de la détresse et se sentir honteuse pour quelque chose d’aussi naturel, je trouve que ça commence mal son beau parcours de ­future-humaine-épanouie !

Outre la culotte menstruelle, les serviettes et ­protège-dessous lavables sont aussi une belle solution de remplacement aux produits jetables. En plus d’être minces, confortables et offertes pour tous les flux, tailles et styles, elles se transportent aisément, sont durables et faciles d’entretien. Un point que je trouve ­ultra-important et qu’on néglige beaucoup trop (merci, société patriarcale !) : ces articles sont sains pour la flore et ne contiennent aucun additif ou ingrédients louches, irritants ou carrément reconnus comme étant la cause de dérèglements hormonaux (comme certains produits à usage unique que je ne nommerai point et dont l’inventeur mériterait de méditer un bon siècle sur une jambe dans le coin – je dis « inventeur » parce qu’aucune femme au monde n’aurait eu l’idée masochiste de s’insérer des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des dioxines ainsi que des phtalates dans le vagin et de commercialiser le tout comme étant ce qui libérerait les femmes des contraintes menstruelles).

Ces produits sont la cause d’irritations – que ­dis-je – de douleurs menstruelles non nécessaires, de maux de tête, du syndrome du choc toxique, de crampes, d’hémorragies, d’infections urinaires... Quand on réfléchit à toutes ces douleurs et blessures qu’on s’inflige par manque d’informations, il est temps de changer la mentalité et de faire un retour dans le temps !

En plus des méthodes qu’utilisaient jadis nos ­grand-mères, il y a un produit qui leur aurait certainement plu : la coupe menstruelle ! ­Elle peut être une option intéressante dès que l’ado se sent prête et à l’aise avec son corps. La coupe recueille (et non « absorbe ») le sang menstruel directement à la source. La coupe est insérée dans le vagin et peut y être laissée jusqu’à huit heures. Parfait pour les cours de piscine, les sorties sans accès à une salle de bains ou pour la gymnastique, la danse, la sieste subtile sur les bancs de la bibliothèque... L’enlever est très simple. On commence par se laver les mains, on se sert de nos muscles vaginaux pour la diriger vers l’extérieur, on l’agrippe ou on la tire avec les doigts (certaines ont une tige, d’autres pas), on la vide dans la toilette, on la rince avec de l’eau (je conseille l’usage d’une bouteille d’eau si on n’est pas à la maison !) et on la remet. Le mieux est encore de la mettre le matin avant le départ et de l’enlever au retour. Simple, simple, simple. On peut aussi ajouter un ­protège-dessous pour se rassurer.

Pour le transport, il existe des sacs de confection conçus pour maintenir les protections lavables en place de manière organisée. On peut également créer, avec un sac ou un étui, une trousse menstruelle qui sera laissée dans le casier et rapportée dans le sac à dos après utilisation.

Que contiendra la trousse menstruelle ­zéro déchet de ma grande ?
•Une ou deux culottes menstruelles et des serviettes amovibles
•­Un sac imperméable ­anti-odeur et antifuites
•­Un ­sous-vêtement et un legging de rechange
•Un baume naturel pour soulager les douleurs menstruelles et une huile pour les douleurs de poitrine
•­Un petit sac de bonbons végétaliens pour rendre le moment plus positif
•Une éponge konjac qui servira à nettoyer rapidement le visage après les cours d’éduc ou les journées plus chaudes. Un petit coup de pouce à la peau, très éprouvée par tous ces changements hormonaux.

Un aspect vraiment cool de monter une trousse menstruelle écoresponsable avec sa fille, c’est qu’on peut lui laisser choisir selon ses goûts, ses intérêts et son flux. Fini le one size fits all des produits jetables ! ­Durant l’adolescence, alors que les jeunes sont plus vulnérables, affirmer sa personnalité par ce genre de choix est très valorisant !

À tous les pères, mères, ­beaux-parents et tuteurs : si ouvrir la discussion sur les menstruations est délicat, gênant ou que votre ado n’est pas à l’aise, n’hésitez pas à contacter une tierce partie ou à leur présenter de l’information en douce. Des ressources ultrapertinentes sont à portée de main. Par exemple, on trouve sur ma boutique en ligne le guide gratuit ­Vivre ses menstruations... autrement !, rédigé par le ­Réseau québécois d’action pour la santé des femmes. Il est aussi possible de me contacter afin de faire personnaliser une trousse et, du coup, transmettre à votre ado certaines informations importantes qui la mettront en confiance !

Adopter de saines habitudes ­zéro déchet dès la rentrée scolaire, c’est aussi choisir de normaliser les menstruations et d’être ­pro-actif(ve)s afin que nos ados puissent vivre de manière positive leurs menstruations et, surtout, qu’elles apprennent à être à l’écoute de leur corps !

Geneviève ­Normandin
Propriétaire de la boutique menstruelle ­éco-responsable ­Ta ­grand-mère ­APPROUVE pour ados et menstruées de ce monde
Novatrice autoproclamée des démos menstruels ­zéro-déchet à domicile
Mère de 4 tornades, et humaine qui abuse des parenthèses et gesticule beaucoup trop
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Geneviève Normandin

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