L'angoisse d'être parent

On va se le dire, être parent est probablement la chose la plus angoissante de notre vie ! ­Cette angoisse commence à naître dès que nous prenons la décision d’être parent. ­Est-ce que nous sommes vraiment prêt ? ­Est-ce que nous avons choisi la bonne personne avec qui nous voulons être parent, toute notre vie ?

L’angoisse du premier test de grossesse : ­sera-t-il enfin positif ? ­Et si jamais il n’était pas en santé, ce petit être? Ensuite, il y a les tests et la première échographie. Ce moment durant lequel nous attendons de longues minutes afin de pouvoir être sûr qu’il a tous ses membres et tous ses doigts !

Puis vient le jour de l’accouchement ! ­Est-ce que tout va bien se passer ? ­Est-ce qu’il va m’aimer ? ­Toute cette angoisse disparaît aussitôt que nous prenons notre nouveau bébé dans nos bras et que nous sentons son souffle chaud dans notre cou, sa chaleur sur notre peau, son premier regard dans le nôtre. Mais cette angoisse revient dès que nous entrons à la maison ! ­Qu’­est-ce qu’on fait maintenant ? ­Et s’il avait trop faim ? ­Trop mangé ? ­Et s’il s’étouffait pendant son sommeil ? ­Toute cette angoisse disparaît à la seconde où il s’endort paisiblement dans nos bras pour la sieste d’­après-midi.

Toutefois, cette angoisse revient nous hanter quand il se met à se promener ! ­Et s’il se mettait les doigts dans une prise de courant ? S’il se cognait contre un coin de table ou de mur ? ­Encore une fois, cette angoisse disparaît quand il se met à marcher vers nous et nous tend les bras pour qu’on le prenne.

Ensuite, vient l’angoisse du début de l’école ! ­Et s’il n’avait pas de bons résultats ? ­Et s’il se faisait intimider... ou pire s’il était l’intimidateur ? ­Si les amis ne l’aimaient pas ? ­Mais toute cette angoisse disparaît lorsqu’il revient de l’école, souriant, et qu’il nous raconte sa belle journée.

L’autre jour, je regardais ma plus jeune tentant de toucher un glaçon qui pendait de la toiture. Ce glaçon qu’elle avait regardé grandir au courant de l’hiver et qu’elle avait tellement hâte de pouvoir attraper. Enfin, elle pouvait le faire ! ­Elle l’a pris quelques instants, le temps qu’il devienne une épée ou une baguette magique, et l’a lancé à bout de bras pour le regarder se briser en mille miettes. Elle avait attendu si longtemps pour un si court moment de bonheur…

Notre angoisse de parents est un peu comme ce glaçon. Nous passons notre vie à le regarder grossir en espérant qu’il ne tombe pas, qu’il ne se fracasse pas avant de pouvoir en profiter. Et puis, un jour, notre angoisse disparaît et fait place à un grand bonheur.

L’hiver reviendra, et ce glaçon va reprendre vie, tout comme notre prochaine angoisse.

Jusqu’à temps que nous nous rendions compte que cette angoisse n’est qu’un nouveau bonheur qui est en train de se former et qui n’est pas encore prêt à être saisi.

Être parent, c’est tout simplement ça, vivre des moments de bonheur qui n’attendent que d’être saisis.

Yannick Gagné
Papa blogueur -Nanny -Secours
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Yannick Gagné

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