Guider son enfant vers la responsabilisation, l’épanouissement et la réussite

Développement

Nous espérons tous voir nos enfants devenir responsables et autonomes, et vivre du succès dans leur enfance, mais également dans leurs études, leur future carrière, leurs amours ou dans les ­divers défis qu’ils choisiront de relever. Le succès goûte bon : il nourrit notre estime personnelle, nous apporte une satisfaction et un sentiment d’accomplissement en plus de nous motiver à nous dépasser encore un peu plus.

Comme parent ou comme adulte en position d’autorité, comment ­peut-on alimenter la motivation et inculquer le sens de l’effort aux enfants qui nous entourent ? ­Par la responsabilisation progressive de ­ceux-ci.

Que faire pour nourrir la responsabilisation, la ­persévérance et le goût de réussir ?

Il existe des tonnes de stratégies afin d’aider nos petits à utiliser les ressources qui leur permettront de s’épanouir et de goûter le plus souvent possible à la ­r­éussite. En voici ­quelques-unes qui me paraissent importantes.

Nourrir l’estime de soi
La reconnaissance et la valorisation des bons coups de l’enfant sont, évidemment, d’excellentes façons de nourrir son estime personnelle, mais il y a également toutes les marques de confiance en provenance de l’adulte : « Tiens, je te prête ma tablette, car je sais que tu y feras attention. » On améliorera aussi la perception qu’il aura de lui-même en discutant régulièrement avec lui et en écoutant réellement son point de vue ainsi qu’en s’intéressant à ce qu’il fait, pense et à ses activités. Finalement, lui donner régulièrement des défis à sa mesure (ni trop faciles, ni trop durs) et le soutenir — sans tout faire à sa place — lui permettra aussi de cumuler des expériences de réussite.

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©Shutterstock - Magazine Moi Parent

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©Shutterstock - Magazine Moi Parent

Cultiver le sens de l’effort
La meilleure façon d’inculquer le sens de l’effort à un enfant ou à un adolescent est simplement de... cesser de tout lui donner. Arrêtez de lui offrir sans arrêt des « petites surprises » et de courir lui acheter les vêtements et gadgets à la mode ! Exigez que l’enfant contribue, à la hauteur de ses capacités, à obtenir ce qu’il veut. Cela peut commencer très tôt à travers le quotidien : « Tu veux une glace ? Oui, mon chéri, mais j’aimerais que tu ranges ton jeu avant, s’il te plaît » ; « Tu aimerais qu’on aille faire un tour de vélo ? Excellente idée. Mais j’aurais besoin que tu m’aides à plier les vêtements pour que je puisse me dégager du temps. »

Lui apprendre à réfléchir
La réussite, quelle qu’elle soit, commande également une certaine dose d’initiative et de capacité de réflexion. Pour aider l’enfant à développer cet aspect, cessez simplement d’être toujours derrière lui pour lui dire quoi faire, quand le faire et comment le faire. Ainsi, plutôt que de dire « Justin, viens t’asseoir à la table, c’est l’heure de tes devoirs », on pourra demander « Quand comptes-tu faire tes travaux scolaires ? » ou « Mon beau Justin, je vois que tu as allumé la télé… qu’est-ce qui cloche à ton avis ? » Le matin, plutôt que de lui dicter ce qu’il doit apporter à l’école, vous pourriez simplement le questionner : « Je vois que tu as pris ton sac et ta veste, qu’est-ce qui manque ? »

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©Shutterstock - Magazine Moi Parent

Les adultes ont la fâcheuse habitude de tenter de ­contrôler les enfants et les adolescents de façon qu’ils se conduisent toujours bien, de les menacer de ­catastrophes quand ils empruntent le mauvais chemin ou de ­dramatiser leurs erreurs pour qu’ils ne recommencent jamais. « ­Ne joue pas comme ça, tu vas briser ton camion ! ­Non. J’ai dit non ! ­Si tu continues, je vais te le confisquer ! Bon ! ­Et voilà ! ­Tu l’as cassé ! ­Bravo ! ­Tu peux être fier de toi ! ­Je ne t’en achèterai plus jamais puisque tu casses ­toujours tout ! ­Tu ne fais jamais attention à rien ! »

Malheureusement, le jugement ne s’achète pas. L’enfant l’acquiert invariablement par l’expérience. C’est en faisant parfois des bêtises ­ET en les assumant qu’il apprendra ­progressivement à réfléchir avant d’agir, à ­prévoir les conséquences probables de ses actions. À trop vouloir contrôler les enfants, ou bien ils développent de la « surdité sélective », ou bien ils apprennent à ne plus se faire confiance ou, encore, ils finissent par faire tout ce qui leur passe par la tête sans réfléchir et attendent que les adultes les contrôlent. Dans un cas comme dans l’autre, on nuit à la responsabilisation.

En somme, la clé est de faire confiance à l’enfant et de le laisser expérimenter, tenter des choses même si c’est un peu risqué. S’il fait face à l’échec, on accueille son émotion avec empathie et respect, sans la minimiser, puis on l’aide ensuite à en tirer le positif et, finalement, à faire un pont vers l’avenir et ce qui pourrait être fait la prochaine fois.

Il existe d’autres façons de nourrir la réussite et la ­responsabilisation chez nos jeunes. Mais ­rappelons-nous que ce dont ils ont surtout besoin, c’est de notre ­indulgence, de notre appui inconditionnel, de notre confiance et de notre amour au quotidien. Il faut ­également laisser l’enfant se fixer ses propres objectifs et l’encourager à se dépasser dans les sphères qui le passionnent, lui. Car la réussite n’est jamais vraiment satisfaisante si elle ne sert qu’à plaire aux autres.

Nancy Doyon
Coach familial
Auteure, conférencière
www.miditrente.ca

Par ­Nancy ­Doyon

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