Quand notre enfant n'est jamais invité aux fêtes d'anniversaire

Psychologie

Pour la majorité des enfants, les fêtes sont synonymes de joie, de plaisir et d’excitation. Toutefois, si notre enfant ne reçoit jamais d’invitations, ces situations peuvent prendre une autre signification. Lorsque ce genre d’événement se produit, les parents peuvent être attristés et démunis. Nous souhaitons le ­bien-être de nos enfants, et cela passe inévitablement par le développement de relations positives avec ses semblables. C’est donc tout à fait normal de se sentir ébranlé si on constate que notre enfant est isolé.

Réactions possibles
Bien souvent, c’est nous, en tant que parent, qui avons tendance à vivre la situation plus difficilement. Certains enfants, plus introvertis ou solitaires, préfèrent les rencontres en duo aux fêtes plutôt qu’en grand groupe. Avant tout, il est important de vérifier avec eux comment ils se sentent plutôt que de leur prêter des émotions qu’ils ne ressentent peut-être pas.

On ne le dira jamais assez, chacun est unique. Certains jeunes ne seront pas affectés du tout alors que d’autres auront beaucoup de chagrin d’être exclus. Ne pas recevoir d’invitation peut se traduire par un sentiment de rejet douloureux.

Soutenez votre enfant blessé ou peiné
Si votre enfant ne semble pas être touché par la situation, il ne sert à rien de le questionner. Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir tant et aussi longtemps qu’il ne manifeste pas de signes de tristesse. Mais s’il vit cette situation comme une mise à l’écart, voici trois étapes pour l’aider à s’en sortir.

Accueillez sa parole et ses émotions
Tout d’abord, il faut prendre le temps d’écouter votre enfant exprimer ses émotions avant de les valider. Laissez-le ventiler. C’est important. Ne cherchez pas à minimiser sa peine ou son désarroi. Soyez une présence rassurante. Ce n’est pas nécessaire de répondre à tout ce qu’il vous dit. Il a besoin d’être entendu.

Dédramatisez la situation
Ouvrez la discussion. Expliquez-lui que les fêtes d’anniversaire se font généralement par petits groupes et pourquoi il en est ainsi. Souvent, la maison n’est pas assez grande pour accueillir tous les amis, ou l’activité ne permet pas un rassemblement aussi important, par exemple. Faites-lui réaliser qu’il n’est pas le seul à ne pas avoir reçu une invitation. Toute la classe ne sera pas présente. Vous pouvez également lui raconter des anecdotes que vous avez vécues à l’âge adulte ou lorsque vous étiez enfant, et qui sont semblables à sa situation actuelle.

Aidez votre enfant à se sentir mieux
Si, malgré tout, votre enfant se sent toujours triste ou désemparé, demandez-lui ce qui l’aiderait à aller mieux, ce qui lui ferait du bien. Cherchez avec lui des activités pour apaiser sa peine : dessiner, bricoler, jouer à un jeu de société, cuisiner, aller dehors, danser ou même chanter ! L’important, c’est de trouver ce qui l’intéresse.

Outillez votre enfant : les habiletés sociales
L’acquisition d’habiletés sociales par les enfants favorise leurs chances de vivre des relations saines et positives avec autrui. Chez les jeunes, l’apprentissage se fait beaucoup par le jeu : au parc, à la garderie, à l’école, avec les enfants du voisinage, les cousins, les cousines, les enfants de nos amis, etc. Bref, les occasions sont multiples !

Les jeunes apprennent également par mimétisme. En tant que parent, nous devons nous rappeler de donner l’exemple lors de nos propres interactions : sourire, saluer, aller vers les autres, interagir avec leurs amis, se comporter de manière agréable en société, régler des conflits, etc.

Au préscolaire et au primaire, l’apprentissage par mises en situation fonctionne généralement très bien. Par exemple, simulez des événements qui se produisent entre amis et amusez-vous à représenter ces scènes à travers des jeux de rôle. Utilisez des peluches, figurines ou objets divers que vos enfants affectionnent et interchangez les rôles. À travers ces mises en contexte, vous passerez de nombreux messages, notamment en lien avec la gestion des conflits, le partage, l’expression des émotions, etc. Ces jeux improvisés peuvent grandement aider au développement de l’empathie puisqu’ils encouragent à s’affirmer tout en pensant aux autres.

Inscrivez vos enfants à des activités parascolaires afin de favoriser l’acquisition d’habiletés sociales. Ils pourront alors créer des liens et vivre des expériences positives dans différents contextes et ainsi accroître leur confiance en eux-mêmes. Invitez des amis à la maison, un ou deux à la fois. Essayez d’être un témoin discret de leurs jeux et échanges. Vous remarquerez peut-être certains comportements qui méritent d’être modifiés ou améliorés et sur lesquels vous pourrez revenir plus tard avec eux.

Vous pouvez demander de l’aide ou des conseils
Si vous vous sentez inquiet, n’hésitez pas à vous adresser aux adultes de l’école pour avoir leur opinion. Tout le personnel a la chance d’observer vos enfants chaque jour dans diverses activités. Il est à même de remarquer si ceux-ci entretiennent des relations saines avec leurs pairs. Semblent-ils solitaires et heureux de l’être, ou essaient-ils d’entrer en relation avec les autres sans y arriver ? Tentez d’apprendre s’ils ont pu être impliqués dans des conflits ou s’ils sont victimes d’intimidation. Dans tous les cas, vous pouvez exprimer vos inquiétudes en toute confiance et demander à tous de garder l’œil ouvert et de vous aviser au besoin. Et si vous ne savez plus comment aider vos enfants, consultez-nous !

Chantal Brunet et Audrey Gosselin, intervenantes psychosociales
Première Ressource, aide aux parents
Consultations gratuites et confidentielles pour les familles du Québec
www.premiereressource.com

Par ­Chantal ­Brunet et ­Audrey ­Gosselin

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